Long is The (Rail) Way...: mars 2010

Héhé...ça y est, dans 2 heures je serai à bord du mythique train ;-)

je crois que je réalise pas trop. Peut-être aussi parce que je suis bien crévée! J'écrirai ce soir si je trouve une borne internet quelque part!Juste pour info: je pars donc de Moscou et j'arrive 2h30 plus tard à Vladimir: à 166km à l'est de Moscou, ville provinciale moderne, faisant parti de l' "anneau d'or" ces vieilles villes de Russie avec une belle architecture russe.

Une fois arrivée à Vladimir je prend un bus jusqu'à Souzdal(une heure)où j'ai réservé un lit dans une auberge de jeunesse qui s'appelle GodzillasHotels, paraît il très sympa!!
http://www.godzillashostel.com/suzdal.php

Demain je vais faire une petite excursion avant de reprendre mon train le soir, pour 3 jours et demi cette fois!

Faut me textoter à partir de maintenant! d'ailleurs je file de suite remettre du crédit sur ma carte MTC!

ARRIVEE A SOUZDAL

Premier tronçon du Transsibérien : Moscou à Vladimir (178 kilomètres) puis bus jusqu’à Souzdal.

J'ai donc quitté Moscou ça y est, direction l'Est! le train? ça va, tout s'est bien passé, par contre c'est quand même galère parce que vraiment ils ne parlent pas UN SEUL MOT d'anglais! Ce matin c'est Igor qui m'a mis dans le train, et suppose avait demandé à mon voisin de platstkartz de m'indiquer quand on arrivait à Vladimir. Vallait mieux car le train s'était arrêté un long moment au milieu de nulle part -pourquoi je ne sais pas- et nous avions 1h de retard...bref, plutôt ambiance bonne enfant dans les wagons donc ouverts: des places assises de chaque côté par 4 et au dessus les couchettes.

La provodnitsa est la maîtresse à bord: elle vérifie les billets à bord, distribue les draps, réveille les passagers à destinations qui arrivent en pleine nuit, s'assure que le samovar est toujours rempli d'eau bouillante et veille à la propreté du wagon. Parfois même elle cuisine des repas pour les voyageurs!

Mon wagon en "platskartz"

Dans le train les russes aiment s'installer confortablement: à peine débarqués qu’ ils partent se changer, mettent leur chaussons, pyjamas ou joggings , ils sortent leur tasse, vont se chercher de l'eau chaude au samovar pour le thé et partagent la nourriture sur les petites tablettes. Mes sachets de bouffe déshydratés étaient au fond de mon sac tout en haut sur la couchette, je n’ai pas eu le courage de les attraper . J’ai grignotée les crêpes de Martine et me suis fait offrir quelques gâteaux :-)

Je n’ai pas testé les platskartz de nuit, mais je pense qu’il n’y a aucun problème, tout le monde fait comme chez soi et je me sentais complètement en sécurité. Surtout avec la provodnitsa qui passe toutes les 5 minutes. Je dis ça mais moi personnellement je n’étais pas inquiète. Je dis ça pour Mam, Papa et Mamie ! Don’t worry TVB-RAS !!

Pour les courageux:

Mon arrivée à Souzdal était par contre plus chaotique…après un bon départ où j’ai réussi à acheter mon ticket pour Souzdal et monter dans le (bon) bus, j’arrive à la gare routière et là plus rien. Tout le monde descend et se disperse dans les voitures qui attendaient sur le parking . Au loin j’aperçois les coupoles des églises de Souzdal mais elles me paraissent quand-même loin... Une dame m’aide à appeler un taxi, lui indique l’adresse de l’hôtel Godzilla, la fameuse auberge de jeunesse où j’ai réservé une place dans un dortoir par internet. Ce complexe tout rénové était introuvable, personne ne connaissait ! après s’être arrêté dans deux endroits pour demander notre chemin, on arrive enfin au bord d’une rivière, par un chemin quasi inaccessible avec la neige et la route très mauvaise. Là, au milieu de vieilles datchas en bois tombant en ruine (mais non sans charme), un mec en chaussons ouvre la porte de son établissement. Il ne semblait même pas parler anglais ! je voyais toutes les lumières éteintes, je semblais être la seule à m’être aventurée dans ce trou paumé. Je lance au chauffeur « Nyèt Godzilla !», allons ailleurs ! (veux pas me trouver toute seule avec un mec louche dans une datcha paumée au bord d’une rivière !). En fait sur leur site internet l’hôtel Godzilla explique qu’ils n’ont pas le téléphone car l’auberge vient d’être rénovée et donc récemment ouverte. J’en doute...

Super sympa, le chauffeur de taxi m’emmène chercher un autre hôtel. Il ne parle pas un mot d’anglais mais avec des gestes, des dessins et mon mini dico français/russe on arrive à se comprendre) Après m’être fait royalement jetée d’un hôtel classe par une hôtesse aimable comme un pot de chambre (qui elle parlait anglais pour le coup !), il m’emmène au SOKO HOTEL. Bonne critique dans mon guide, placé en centre ville (ouf) mais prix élevés. Tans pis c’est tout ce qu’on a trouvé ! je paie donc 55 euros la nuit (plus bas prix). Je décide d’aller manger un petit truc au restaurant pour le dîner. Seule dans le réfectoire ! mais où sont passés ces ruskovs ??? !! je sais que ce n’est pas la saison touristique mais quand-même ! Le serveur me fait toutes les manières qu’on a du bien leur apprendre pour accueillir les clients. Je commande tout simplement de l’agneau avec une assiette de riz…j’avais droit pour patienter à de la musique du genre balade sentimentale. J’ai attendu 40 minutes (je vous jure que c’est vrai la preuve c’est que le CD tournait en boucle et j’ai eu droit à deux fois « I will always love you ») pour un très très maigre morceau de viande (c’est le moins qu’on puisse dire) et une assiette de riz ! Le serveur qui s’ennuyait venait me voir toutes les 2 secondes pour savoir si tout allait bien « karracho » je répétais, et pensait « si tu crois que je vais m’étouffer avec ce rikiki morceau de viande ??!! » Passé ça le meilleur moment arrive : l’addition. Moi sur le menu j’avais vu des prix tout à fait corrects, ça devait être sans compter le salaire du patron ! 705 roubles, soit plus de 17 euros pour 3 grains de riz. Maintenant je déprime dans ma chambre en attendant demain. Heureusement ici le jeune de la réception parle anglais a little bit et m’a donné le numéro d’une agence de «Souzdal excursion tour » pour ma visite de demain . (J'aurai sûrement des choses plus intéressantes à raconter).

Je vais dormir je suis trop fatiguée . J’ai la télé russe en fond et ça m’a achevé !

Et sinon pour les autres, regardez juste les photos!!

Oui je sais j'ai l'air crevée!

Une babouchka vend de la Medovouhka, une spécialité de Souzdal, une boisson au miel légèrement alcoolisée

Mais d'où viennent les "Poupées Russes"?? (Matriochkas)

C' est un ambassadeur revenu du Japon à la fin du XIX° siècle qui les créa. Il s'est inspiré des tables gigognes japonaises. Ces matriochkas symbolisent la maternité, et il les offrit à la Tsarine alors enceinte.
Pendant la Perestroïka les matriochkas représentaient souvent les dirigeants de l’Union Soviétique. Maintenant il y des versions plus récentes avec Vladimir Poutine en première poupée puis qui continuent avec Boris Eltsine, Gorbatchev, Staline et Lénine.

Elles sont réalisées avec du bois de tilleul et elles nécessitent plus de 16 opérations sur chacune d'entre elles. La tradition veut qu'elles soient transmises de génération en génération.

MONASTERE DU SAUVEUR-SAINT-EUTHYME

Ca y est maintenant je sais enfin pourquoi les coupoles ont cette forme!: la pointe vers le haut représente la mèche d'une bougie (symbolisant la prière. La plupart du temps il a 5 coupoles, représentant le Christ et les 4 évangélistes ou 3 coupoles représentant la Trinité).

Marguerite m'a fait une étude très intéressante sur les le symbolisme des icônes, les techniques de fabrication et peinture, les différentes représentations de la Vierge...Plus tard elle dira que j'ai beaucoup de couches de vêtements sur moi, comme les icônes! elle m'invite à boire un Medovouhka pour que je goûte! Nous discutons de nos vies, elle me dit qu’elle a eu une fille à 4Oans, me demande de lui parler de mon travail, ça l'intéresse beaucoup de savoir ce que je fais en France…
Quand nous nous quittons elle me dit en souriant : "vous m'avez beaucoup plus". Encore une belle rencontre, courte certes, mais une de plus que je n'oublierai pas.

LE MUSEE DE L'ARCHITECTURE DE BOIS